De plus en plus de pauvres, souvent jeunes, étranglés par des fins de mois difficiles : tel est le constat dressé par un rapport du Secours catholique sur l'année 2009 en France, celle de la crise.
Les chiffres. Pour la seconde année consécutive, le nombre de situations de pauvreté constatées par l'organisation a augmenté de 2,1%, représentant 1,48 million de personnes. Dans 94% des cas, les personnes aidées vivent sous le seuil de pauvreté, établi à 950 euros par mois. Près d'un tiers (29%) sont de nationalité étrangère.
Familles en difficulté. Si les familles monoparentales sont largement représentées, la part des couples avec enfants augmente: 21,8% des situations rencontrées, contre 20,5% en 2008. «Lorsqu'un des deux adultes perd son emploi, la famille peut se trouver rapidement en difficulté», dit le rapport.
De plus en plus de jeunes. La pauvreté en France touche de plus en plus de jeunes: 11% ont moins de 25 ans, la moitié a moins de 40 ans.
Phénomène nouveau : les actifs. , les actifs représentent 62% des personnes accueillies, dont 41,9% cherchent un emploi. «Ce sont des gens qui ont des revenus et qui, en d'autres temps, ne seraient pas venus nous voir», a dit François Soulage, président du Secours catholique.
Le revenu de solidarité active (RSA), créé en 2008 pour rendre l'emploi plus attractif, n'a pas changé la donne. «En juin 2010, le RSA activité a concerné 174 000 personnes. Or, on pensait qu'il y en aurait 600 000 ou 700 000. Nous avons constaté que plus de la moitié des personnes dont on sait qu'elles pourraient le demander ne le font pas», note François Soulage.
Entre frais incompressibles et frais souples. Le Secours catholique a tenté de mieux comprendre la situation des personnes en difficulté en analysant en détail le budget mensuel de 1 163 foyers. Les frais incompressibles, tels que le logement, l'énergie, le transport, ceux liés aux enfants, représentent pour les ménages en difficulté une part très élevée de leur budget, de l'ordre des deux tiers. A cela s'ajoutent les dépenses dites «souples» comme l'alimentation et l'habillement puis les dépenses dites exceptionnelles qui concernent la santé, l'entretien du logement et du véhicule.
«En l'absence de revenus complémentaires, aucun des ménages que nous aidons ne peut faire face, sans basculer dans l'endettement, à ces charges exceptionnelles», notent les auteurs du rapport.
Manque d’information sur les dispositifs d’aide. Pour faire face, les ménages sont obligés de se débrouiller par tous les moyens en faisant appel aux associations caritatives, à leur famille ou leurs voisins.
«Ils vivent au jour le jour sans souvent faire valoir leurs droits à des dispositifs qui pourraient les aider, faute notamment d'information suffisante (tarifs sociaux de l'énergie, CMU, RSA, etc.) ou par crainte d'être stigmatisés», lit-on dans le rapport.
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